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Université de Namur, 3 mai 2019

 

Après le centenaire de la publication du Cours de linguistique générale de Saussure et les célébrations afférentes, il nous semble utile de prendre le temps de réfléchir collectivement à l’enseignement de la linguistique dans notre siècle.

Le public n’est plus le même, les conditions de travail non plus : dans diverses universités européennes, il n’y a pas de cursus de sciences du langage, seulement quelques cours plus ou moins imposés aux étudiants. À l’inverse, des chaînes dédiées à la linguistique ont fait leur apparition sur Youtube, mais dans un format bien différent du cours ex cathedra. Dans ce contexte mouvant, diverses questions méthodologiques méritent d’être posées. Des développements épistémologiques peuvent apparaître à leur suite. Nous pouvons ainsi nous demander s’il existe un noyau dur de la linguistique qui devrait être un premier pas dans l’enseignement. Subséquemment, devons-nous estimer que certaines théories se périment et ne méritent plus d’être enseignées ?

Nous souhaiterions aussi nous arrêter sur le terme de « linguistique générale » qui tend à disparaître des campagnes de recrutement de ces dernières années en France. Les universités recrutent des spécialistes de tel ou tel sous-domaine, cela signifie-t-il qu’il n’y a plus besoin de « généraliste » ? Dans l’optique de préparer sa carrière, le jeune chercheur a-t-il encore un quelconque intérêt à connaître les différents auteurs et courants de sa discipline ?

Enfin, l’avenir de l’enseignement de la linguistique est une question qu’il est nécessaire de se poser. Dans une pétition, des collègues réclamaient en 2004 de « sauver les sciences du langage » ; depuis, le recul du nombre de postes d’enseignants-chercheurs dans notre discipline est flagrant. Selon Rastier, le risque est même grand pour la linguistique de se voir démembrée entre les sciences cognitives et celles de la communication. Des départements de linguistique ferment dans divers pays, le recrutement en France met l’accent sur la didactique et les préparations au concours, la linguistique ne risque-t-elle pas de se résumer sous cet angle à une discipline auxiliaire ?

Les propositions pourront s’articuler autour des aspects suivants, sans en exclure d’autres :

  • L’enseignement de la linguistique dans les universités.
  • L’enseignement de la linguistique dans le secondaire.
  • La linguistique générale au 21e siècle.
  • L’intérêt des cours de linguistique pour les autres disciplines (études littéraires, langues étrangères, philosophie, etc.).
  • Les travaux en linguistique de corpus amènent-ils à repenser les exemples donnés dans les cours ?
  • Les rapports entre recherche et enseignement.
  • La question de la surspécialisation.
  • La linguistique dans la formation des traducteurs.
  • La linguistique dans les concours de recrutement.

Conférenciers invités :
Philippe Blanchet, Université de Rennes
François Rastier, CNRS

Date limite de soumission : 17 février 2019
Réponse : début mars 2019

Les propositions, d’environ 300 mots, sont à envoyer à Questo indirizzo email è protetto dagli spambots. È necessario abilitare JavaScript per vederlo.. Les communications, de 30 minutes questions comprises, pourront se faire en français, anglais, espagnol ou italien.